Passionné de musique, Kévin Metzger a commencé une carrière en tant que commercial puis manager commercial lors de ses années passées à Londres et Barcelone. Il décide en 2017 de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale et de poursuivre son parcours professionnel dans l’industrie musicale avec Talunter, dès son retour en France. Musicien depuis qu’il est très jeune, c’est plutôt l’aspect business et pédagogique du métier de manager qui l’a toujours séduit. Il nous explique son parcours, sa vision du management et les particularités du booking.
- Peux-tu nous présenter Talunter en quelques mots?
Il s’agit d’une agence de management artistique qui travaille pour les artistes en émergence et en cours de professionnalisation. Notre but est que chaque projet musical trouve le bon contact. D’ailleurs, Talunter ce n’est pas que moi, tout le monde est bienvenu ! Nous proposons une structure aux artistes et aux managers, pour que tous les styles trouvent chaussure à leur pied !
En effet, si tous les managers connaissent leur métier et leur environnement, tous n’ont pas la même sensibilité. Il est primordial de contacter le professionnel qui correspond à notre univers, que ce soit un manager, un label ou un producteur. Il faut regarder ce qu’ils font, ce qu’ils aiment avant de décider ou non de les contacter.
- Quels sont tes domaines de prédilection ?
Talunter propose des services de booking, de relation presse et aussi de branding. En fait, nous nous occupons de ce que les musiciens ne peuvent pas faire car ce n’est pas leur métier et ils préfèrent se concentrer sur la création. En fonction de leurs besoins, nous proposons deux offres : une offre booking pour des artistes accompagnés par d’autres structures et un management à 360° avec une prestation booking incluse.
- Comment apportes-tu tes connaissances auprès de tous ces artistes?
Dans la pratique, nous faisons surtout de la relation presse et du booking. Nous mettons en place une stratégie de communication efficace et surtout nous faisons très attention au choix de nos interlocuteurs.
- Quels sont les groupes que tu suis en ce moment?
Par exemple, Talunter accompagne à 360° KNTC, un groupe lyonnais de rock alternatif. Il sort le 5 mai son deuxième EP. Le 1er EP a bien prit sur la région lyonnaise et le groupe a bien tourné. Ils cherchent des scènes de plus en plus prestigieuses et les fans de muse, Royal Plug ou de métal devraient apprécier leur prochain live en septembre à Carcassonne. Pour écouter, c’est ici !
Nous accompagnons aussi The Travis Waltons, un groupe pop rock originaire de Bristol, qui tourne bien en Angleterre et dont le but est de se faire connaitre en France. C’est également un management à 360° que nous proposons au groupe. Je les ai découvert sur des scènes à Londres et j’ai décidé de les contacter, c’est une belle aventure ! Pour écouter, c’est là !
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- Quelles sont selon toi les compétences primordiales pour un manager ?
C’est une question qui amène beaucoup de réponses différentes ! Pour ma part, la curiosité est très importante dans le rôle du manager. Il faut vendre son groupe, alors comme un commercial j’essaye d’être un maximum à l’écoute, ce qui me permet d’être différent dans mon approche et de découvrir d’autres talents. C’est aussi être sociable pour rencontrer des professionnels et aller aux différentes conventions, par exemple.
La première condition que je recommanderai, c’est d’être le fan numéro 1 du groupe, il est essentiel d’être adepte de la musique et du projet si tu veux être crédible dans ton discours.
Pour le reste, j’ai appris sur le terrain, il existe des formations également, car les compétences, ça s’apprend.
- Quel est le rôle d’un manager d’artiste pour l’artiste ?
Le rôle du manager c’est de toujours agir pour proposer des actions qui vont bénéficier au groupe dans tout ce qu’il va faire. Le manager doit agir de manière totalement désintéressée pour le groupe, afin d’obtenir les meilleurs contrats ou meilleurs deals. Le manager est le nouveau membre du groupe, celui qui ne va pas faire de musique mais tout le reste.
- Pour toi, à quel moment un artiste peut et doit être accompagné par un manager ?
Chaque projet étant différent selon les personnes qui le portent, un groupe a besoin d’un manager s’il souhaite se professionnaliser et reconnaître ne pas avoir les compétences nécessaires. J’encourage les artistes à travailler le plus tôt possible avec un manager.
- Que peux-tu conseiller aux artistes qui trouvent que les prestations d’accompagnement sont un investissement trop important pour le moment ?
Il faut travailler le projet et contacter les professionnels car tu sais ce qu’ils peuvent t’apporter à ce moment-là. Il faut que l’artiste acquiert des notions sur son environnement, connaisse les différents acteurs en jeux, le marché selon son style (rap, électro, pop, etc), EN BREF, le b.a.-ba.
Toutes les occasions sont bonnes pour connaitre au mieux son environnement et ainsi savoir comment ériger les premières stratégies de son projet.
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- Quel est selon toi, le nerf de la guerre pour les artistes indépendants?
Se démarquer ! Si on compare à une trentaine d’années, il y avait déjà beaucoup moins d’artistes. Il est désormais facile de produire la musique, ce qui rend la concurrence plus rude. D’ailleurs, même la sélection des tremplins est de plus en plus sélective.
Même à petite échelle, il devient difficile de se démarquer, d’où l’importance de connaitre les dispositifs de notre région qui mettent en avant les artistes locaux afin de se démarquer naturellement.
Aussi, j’adore travailler avec KNTC, ils sont touche-à-tout et surtout ils ont une vision. Si tu veux te démarquer, il faut que tu saches où tu souhaites aller pour convaincre les personnes de te suivre.
- En tant que spécialiste en booking, quels conseils pourrais-tu donner à un artiste qui souhaite trouver des dates ?
D’abord se concentrer sur les dispositifs locaux, rencontrer les personnes en vrai et non par e-mail (par exemple, pour les SMAC, les résidences ou les bars) et présente toi, « j’ai un groupe, j’ai envie de jouer, est-ce possible ? ». Il répondra d’envoyer un mail bien sûr, mais il se souviendra de toi et aura plus de chance de te répondre. Si tu envoies juste un mail, il passera à côté.
Ce qui est important en booking c’est de personnaliser les échanges. La plupart des mails ne sont pas personnels : il faut se renseigner un minimum sur ce que font les professionnels et ne pas avoir peur de prendre le téléphone s’il y a une possibilité. La plupart sont très pris et fonctionnent sur l’instant.
Il est intéressant d’envoyer un mail sans demander quoique ce soit, « Voici notre groupe ***, actuellement en préparation de notre EP, voici notre live, n‘hésitez pas à faire un retour sur ce que vous en avez pensé. » Ensuite, envoyer autre mail pour relancer, « qu’est ce que vous en avez pensé ? ». Il y aura beaucoup de chances d’avoir un retour, positif ou négatif, mais un retour, qui permet de s’améliorer. C’est à ce moment-là qu’on peut demander pour des dates, ou bien un contact qui serait intéressé par notre style.
Il est intéressant de travailler avec d’autre groupes également et faire les premières parties de concert de l’un et de l’autre. Le travail d’équipe fonctionne, car plus il y a de groupes, plus il y a de communautés – il faut que le style reste cohérent – et deux groupes ramènent plus de fans qu’un seul, ce qui est très clair pour les professionnels.
Pour résumer, si vous souhaitez augmenter vos chances d’avoir un retour de la part des professionnels : prenez les informations de leur structure, personnalisez vos mails, n’hésitez pas à appeler directement ! Dites vous qu’ils vous apportent autant d’intérêt que vous leur apporterez.
Pour avoir des retours sur des dates de concerts, se réunir avec un groupe et se partager la scène vous apporte plus de visibilité et plus de poids auprès des professionnels.
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- Pourquoi les artistes ont tant de mal à trouver des dates ?
Le booking va très vite : il existe beaucoup de groupes et le programme est bouclé très rapidement. Les artistes n’ont pas toujours de disponibilités à l’instant T, même pour réaliser les premières parties d’un groupe plus connu. C’est d’autant plus important d’être accompagné et au-delà, de trouver un ingénieur son. Quand on va au concert d’un groupe qui n’a pas d’ingénieur son, ça s’entend tout de suite ! L’ingé son que vous allez rencontrer va s’adapter à votre univers, mais s’il vous connait bien et que vous travaillez ensemble, il va pouvoir vous apporter sa part de créativité et donner une toute autre envergure à la musique, c’est assuré !
- Où conseilles-tu aux artistes d’aller s’ils veulent se renseigner sur leur environnement?
Internet te permet d’accéder facilement à toutes les informations nécessaires, cependant si tu ne sais pas ce que tu cherches, le plus intéressant est de questionner un professionnel ou bien d’aller voir Indie Up par exemple !
- Pourquoi participes-tu à l’aventure d’Indie Up?
Si je peux transmettre mes compétences, c’est avec plaisir. J’ai un esprit pédagogue et j’ai toujours l’envie de partager mes connaissances avec celles des autres. J’essaye d’être bienveillant, pour aider les artistes à découvrir leur environnement et s’enrichir dans la théorie comme dans la pratique.
- Un petit mot pour la fin ?
Maison ! Soyez curieux, et ne lâchez rien !
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